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L’épée à double tranchant de la religion face à la mort

  • Photo du rédacteur: Bassim Sabawi
    Bassim Sabawi
  • 17 févr.
  • 4 min de lecture


La religion, avec son histoire millénaire, a aidé l’humanité à comprendre et à accepter la mort. Elle a apporté du réconfort, du sens et un sentiment de communauté, mais elle a aussi imposé des règles strictes et soulevé des dilemmes moraux complexes. Explorons comment différentes religions perçoivent la mort et l’au-delà, et comment elles peuvent soutenir, ou parfois compliquer, les derniers instants.


Comparaison de la vision de la mort et de l’au-delà dans les grandes religions :


Christianisme

Les chrétiens préparent leur âme à l’éternité à travers des sacrements comme l’extrême-onction, la confession et la dernière communion. Les funérailles mêlent le deuil et l’espoir, honorant le défunt tout en célébrant la promesse de la résurrection.

Les chrétiens croient que, dans l'au-delà, l’âme est jugée par Dieu. Ils croient également que les fidèles sont accueillis au paradis, un royaume de paix et de joie éternelle, tandis que ceux qui s’éloignent du droit chemin peuvent connaître un autre destin, renforçant ainsi l’appel à mener une vie vertueuse.



Islam

Les rites funéraires islamiques mettent l’accent sur la simplicité et l’humilité. Le corps est lavé, enveloppé dans un linceul blanc et enterré sans délai, tandis que les prières communautaires rappellent la nature éphémère de la vie.

Selon les musulmans, dans l’au-delà, chaque âme est jugée par Allah. Les croyants accèdent au paradis, un lieu de bonheur éternel, tandis que ceux qui se sont égarés peuvent être confrontés à des châtiments infernaux, renforçant l’importance de mener une vie vertueuse.



Judaïsme

Les coutumes juives insistent sur l’honneur et la dignité du défunt. Des rituels comme la Tahara (purification rituelle), l’enterrement rapide et la période de deuil de sept jours, appelée la Shiva, apportent un soutien communautaire et du réconfort.

Dans l’au-delà, l’âme est censée entrer dans l’Olam Ha-Ba (le Monde à Venir), où les justes reçoivent leur récompense. Certaines traditions évoquent aussi une période de purification avant que l’âme atteigne la paix éternelle.



Bouddhisme

Les rituels bouddhistes, incluant des prières et de la méditation, aident les mourants à atteindre un état d’esprit paisible. La mort est perçue comme une transition dans le cycle continu de la vie, menant à une renaissance influencée par le karma.

Dans l’au-delà, l’âme renaît selon ses actions passées. L’aspiration ultime est de transcender ce cycle de renaissances et d’atteindre le Nirvana, un état de libération et de sérénité absolue.



Hindouisme

Les hindous considèrent la mort comme une étape dans le cycle éternel de la naissance, de la mort et de la renaissance. La crémation est la pratique prédominante, et des rituels comme le Shraddha guident l’âme vers le moksha, la libération spirituelle.

Dans l’au-delà, l’âme est soumise à la réincarnation en fonction de son karma, traversant de nouvelles expériences pour évoluer. L’objectif ultime est d’atteindre le moksha, se libérant du cycle des renaissances pour s’unir au divin.



La lumière : comment la religion aide

La vie est sacrée

La plupart des religions enseignent que la vie est un don précieux. Cette croyance rappelle que chaque existence a de la valeur, même en fin de vie, offrant du réconfort aux mourants et à leurs proches.


Soutien communautaire

Les rituels, les prières et les traditions partagées rassemblent les gens. Ils permettent à chacun de ne pas affronter la mort seul, transformant un moment de solitude en une expérience collective.


La mort comme transition

De nombreuses croyances voient la mort non pas comme une fin, mais comme un passage vers l’au-delà, une renaissance ou une réunion avec le divin. Cette vision apporte de l’espoir et apaise la peur de l’inconnu.


Un sens à la souffrance

Certains enseignements suggèrent que la souffrance a une raison d’être. En la considérant comme une épreuve ou une opportunité d’évolution spirituelle, les croyants peuvent trouver de la force même dans les moments les plus difficiles.



L’ombre : quand la religion complique la fin de vie

Le refus de l’euthanasie

La plupart des religions interdisent de mettre fin à la vie intentionnellement. Pour ceux qui souffrent atrocement, cette règle peut sembler une négation du droit de choisir de mettre  fin à leur souffrance.


L’acharnement thérapeutique

Certaines traditions imposent de lutter contre la mort coûte que coûte, même lorsque les traitements ne font que prolonger la souffrance. Cela peut entrer en conflit avec les valeurs modernes qui privilégient une fin de vie sans acharnement thérapeutique.


La peur du jugement

Les enseignements sur le péché et le châtiment peuvent peser sur les mourants, ajoutant culpabilité et angoisse à un moment où ils ont avant tout besoin de réconfort.


L’exclusion des non-croyants

Les rituels religieux ne résonnent pas pour tout le monde. Ceux qui ne suivent pas une foi spécifique peuvent se sentir exclus, rendant plus difficile leur processus d’acceptation de la mort.


La foi dans le monde moderne

Aujourd’hui, la médecine moderne met l’accent sur les droits individuels et les solutions techniques pour la fin de vie, comme les directives médicales anticipées et les décisions libres et éclairées. Cette approche peut négliger le besoin profond d’amour, de présence et de connexion spirituelle. La religion offre cette dimension, mais parfois au détriment de la liberté individuelle.


Conclusion

La religion est à la fois une bénédiction et un fardeau face à la mort. Elle apporte réconfort, espoir et solidarité, mais elle impose aussi des règles strictes et peut engendrer de la peur. En alliant la sagesse spirituelle aux valeurs modernes d’autonomie et de dignité, nous pouvons construire une approche plus équilibrée de la mort, une approche qui honore notre humanité commune et illumine nos derniers instants.



Écrit : Bassim Sabawi

Édité : Artiane Plaisance



 
 
 

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